Élection d'un premier gouvernement du Parti libéral de Jean Lesage

La mort de Maurice Duplessis en 1959, alors qu’il est premier ministre, ébranle l’Union nationale; son dauphin, Paul Sauvé, est sitôt choisi pour lui succéder, mais il meurt à son tour quelques mois plus tard. Antonio Barrette, ministre et ancien proche de Duplessis, est alors désigné comme premier ministre du Québec. Cependant, Barrette n’a pas l’étoffe de ses prédécesseurs et des dissensions apparaissent au sein de l’Union nationale.

Dans ce contexte, les élections de 1960 ouvrent la voie au Parti libéral et à son nouveau chef, Jean Lesage, entouré de son « équipe du tonnerre ». Par un mince avantage, puisqu’ils ne remportent que 51,3 % des suffrages, les libéraux mettent fin au long règne de l’Union nationale, élue sans interruption depuis 1944. Les accusations de corruption et de favoritisme portées contre les unionistes concourent à leur défaite.

Jean Lesage ne tarde pas à agir : création de nouveaux ministères, mise sur pied de l’assurance-hospitalisation et formation de commissions d’enquête sur l’administration de Duplessis. En raison de la transition vers l’interventionnisme qu’elle annonce, l’arrivée du gouvernement Lesage, de même que sa réélection éclatante en 1962, donnent le coup d’envoi à la Révolution tranquille.

Consultez le(s) document(s) d'époque concernant l'événement

• LAPORTE, Pierre, « L'électorat du Québec a décidé – “C'est le temps que ça change !” – Les Libéraux au pouvoir », Le Devoir, 23 juin 1960, p. 1 et 3. 
• « L'hono. Lesage au pouvoir – 50 libéraux - 44 U. N. et un indépendant élus », Le Nouvelliste, 23 juin 1960, p. 1. 
• PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC, 1960 – Le Programme politique du Parti libéral du Québec, Montréal, Imprimerie Pierre Des Marais, 1960.

Sources bibliographiques

• LACOURSIÈRE, Jacques, Histoire populaire du Québec – 1960-1970, Sillery, Septentrion, 2008, p. 46-51.
• LEMIEUX, Vincent, « Trois premiers ministres citoyens du Québec – Taschereau, Saint-Laurent et Lesage », Cap-aux-Diamants, no 94, 2008, p. 33-36.
• MORIN, Claude, « 1960. Artisans de la Révolution tranquille », Cap-aux-Diamants, no 73, 2003, p. 34-38.
• PELLETIER, Réjean, « L’affirmation du politique – La rupture de 1960 », dans Partis politiques et société québécoise – De Duplessis à Bourassa, 1944-1970, Montréal, Éditions Québec/Amérique, 1989, p. 191-227.
• THOMSON, Dale C., « Chef de parti », dans Jean Lesage et la révolution tranquille, Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1984, p. 93-120.