8 octobre 1908
Ouverture du premier collège classique féminin francophone au Québec
Contexte
Document(s) visuel(s)
Activité(s) éducative(s)
Au début du XXe siècle, les jeunes Québécoises francophones ne disposent pas encore de collèges classiques, seules voies d’entrée à l’université. Beaucoup craignent que les études supérieures détournent les femmes de leur rôle traditionnel de mères et les poussent à entreprendre des carrières qui les placeraient en compétition avec les hommes.
Les pressions se font cependant de plus en plus fortes, dans une société en pleine évolution, pour instaurer de telles écoles. En réponse à la menace d’ouverture d’un collège laïque à Montréal, Monseigneur Paul Bruchési accepte la proposition de mère Sainte-Anne-Marie, supérieure du couvent Mont Sainte-Marie, de fonder un collège classique féminin affilié à l’Université Laval et dirigé par les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.
L’inauguration de l’École d’enseignement supérieur pour jeunes filles a lieu le 8 octobre 1908. L’établissement engage rapidement des professeurs réputés de l’Université Laval à Montréal, notamment Édouard Montpetit et Lionel Groulx. Marie Gérin-Lajoie, première diplômée du collège, reçoit son baccalauréat ès arts dès 1911. Mais il faut attendre 1925 avant qu’une femme soit admise dans une université francophone québécoise. En 1926, l’école est rebaptisée Collège Marguerite-Bourgeoys.
Consultez le(s) document(s) d'époque concernant l'événement
- École d'enseignement supérieur pour les jeunes filles, Montréal, Congrégation de Notre-Dame, 1908.
- « Les Cours d'Enseignement Supérieur pour les jeunes Canadiennes », La Patrie, 9 octobre 1908, p. 1 et 4.
Sources bibliographiques
- GIROUARD, Guylaine, L'admission des femmes à l'Université Laval, 1901-1945, Québec, Groupe de recherche multidisciplinaire féministe, Université Laval, 1993, p. 23-50.
- GRAVEL, Claude, La féministe en robe noire – Mère Sainte-Anne-Marie, Montréal, Libre Expression, 2013, p. 93-118.
- LABBÉ, Gabrielle, « Le Collège Marguerite- Bourgeoys », L’Action universitaire, vol. 2, no 4, mars 1936. p. 74-75.
- LAMBERT, Thérèse, Histoire de la Congrégation de Notre-Dame, Montréal, Congrégation de Notre-Dame, 1974, vol. 11, t. 1, p. 313-320.
- PLANTE, Lucienne, « La fondation de l'enseignement classique féminin au Québec », dans Yvan Lamonde et Gilles Gallichan (dir.), L'histoire de la culture et de l'imprimé, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, 1996, p. 91-106.